Suite à la lecture d’un article sur le blog Didacale, je vous propose quelques citations tirées d’écrits du christianisme ancien, par l’un de ceux qu’on nomme les « Pères de l’Eglise« , Origène. Voici ce qu’il dit :
(…) Nous sommes disposés, de notre côté, à admettre en ce qui concerne l’ensemble de l’Ecriture divine qu’elle a toujours un sens spirituel, mais qu’elle n’a pas toujours un sens corporel : car il est souvent démontré que le sens corporel est impossible
(…) la Parole de Dieu a fait en sorte d’insérer au milieu de la loi et du récit comme des pierres d’achoppement, des passages choquants et des impossibilités, de peur que complètement entrainés par le charme sans défaut du texte, soit nous ne nous écartions finalement des doctrines comme n’y apprenant rien qui soit digne de Dieu, soit ne trouvant aucune incitation dans la lettre, nous n’apprenions rien de plus divin.
Ce n’est pas seulement pour les livres antérieurs à la venue de Christ que l’Esprit s’est ainsi comporté, mais, comme il est le même Esprit et provient d’un même Dieu, il a agi de même pour les Evangiles et les apôtres : car chez eux aussi le récit est quelque fois mêlé d’ajouts qui y ont été tissés selon le sens corporel, mais qui ne correspondent pas à des événements réels.
(…) Mais les Evangiles aussi sont pleins d’expressions de cette espèce : « le diable a porté Jésus sur une haute montagne pour lui montrer de là-haut les royaumes du monde entier et leur gloire ». Quand on lit cela sans superficialité, ne blâmera-t-on pas ceux qui pensent qu’avec l’œil du corps qui a besoin d’une certaine hauteur pour apercevoir ce qui est placé plus bas, on peut voir les royaumes des Perses, des Scythes, des Indiens et des Parthes, et la gloire que leurs souverains reçoivent des hommes ? Celui qui cherche l’exactitude peut observer d’autres expressions semblables en très grand nombre dans les évangiles et admettre que, dans les histoires qui se sont passées selon la lettre, sont tissées d’autres histoires qui ne sont pas passées.
Ces quelques passages nous montrent que très tôt, des chrétiens de premiers ordre ont pris de la distance avec la mouvance qui voudrait prendre pour vérité infaillible toute parole de l’Ecriture dans sons premier (littéral).
Pour plus d’information sur le sujet, voir l’article de David Vincent.
(Les citations dOrigène sont des extraits du Traité des Principes)